Historique du « Mouvement du théâtre-action »


Depuis sa naissance au début des années septante, l’asbl a adapté 4 fois son nom aux évolutions de la politique culturelle : Centre National d’Action Théâtrale (CNAT,1973), Centre d’Action Théâtrale d’Expression Francophone (CATEF,1977), Assemblée Générale du Mouvement du Théâtre-Action (AG/MTA, 2002) et depuis 2018 : Fédération du Théâtre Action (FTA).

Premier temps, la création


Les objectifs originels de l’asbl s’inscrivent dans le projet d’une « nouvelle relation entre théâtre et milieux populaires afin de jeter les bases d’une nouvelle politique du théâtre pris comme moyen d’expression, de prise de conscience, de communication des collectivités », avec pour finalité de permettre aux populations de se réapproprier un langage et faire entendre leurs problèmes et leurs options communes de résolution.

Deuxième temps, les années 80


En 79, après une première phase d’expériences concrètes et de développement du secteur, le CATEF entame les assises de cette nouvelle politique du théâtre, aboutissant en 1984 à une première reconnaissance institutionnelle par la Circulaire sur le Théâtre-Action. La présence des compagnies sur tout le territoire de la CFB (FWB) entraine la multiplication de relations internationales. Cependant les moyens manquent pour inviter des compagnies étrangères produisant des spectacles dans des démarches similaires. Cette lacune conduit à la création d’un «outil collectif au service du mouvement», le Centre du Théâtre-Action (CTA), chargé d’organiser un festival international bisannuel destiné à apporter au mouvement belge francophone la caution d’une démarche partagée dans le monde.

Troisième temps, les années 2000


Le CATEF intègre la cellule du cabinet Miller qui vise une révision du décret Arts de la Scène (A/S). En juin 2001, il participe à la fondation de la Fédération des Arts de la Scène, où il va activement contribuer à l’écriture du décret-cadre A/S (2003) qui signera définitivement la reconnaissance institutionnelle du Théâtre-Action comme participant de l’art dramatique professionnel. 2002, changement de nom : AG/MTA. Dès 2004, contribution systématique aux Etats généraux de la Culture, puis, en 2005, à l’écriture de l’arrêté d’application du décret-cadre A/S au Théâtre-Action, parachevant les outils de stabilisation du secteur. Les compagnies signent des conventions quadriennales renouvelables. En 2010, à la demande du CAD qui s’avoue démuni pour rendre des avis sur les demandes de CP des compagnies de Théâtre-Action, l’AG/MTA fournit une note commune de « clés de lecture » de leur démarche professionnelle.

Quatrième temps, depuis 2017 :


L’AG/MTA rentre une demande de Contrat-Programme et obtient une aide au projet. Ce premier financement lui permet de mettre en place une coordination permanente professionnelle par l’engagement d’un mi-temps. Depuis l’origine –sous ses intitulés divers-, la FTA constitue l’unique personne morale collective regroupant de manière permanente l’intégralité du secteur du Théâtre-Action.

Fonctions et fonctionnement de la FTA


Dans le survol des fonctions de la fédération, apparaissent notamment :

  • l’organisation ou l’assistance aux membres afin de réaliser des rencontres de compagnies et de créations en d’atelier; des assemblées (AG.mt et groupes de travail) sur des actions collectives ou des questions stratégiques; des projets communs en appui à des actions sociales ou de développement territorial de la démarche théâtrale, etc;
  • le soutien, l’accessibilité et/ou la promotion de la contribution de ses membres à des revues, des mémoires, des débats, et à la production de publications.
  • la participation active au processus de reconnaissance professionnelle du secteur
  • la contribution sous toutes formes : interventions, écrits, collaborations (notamment avec Culture &Démocratie, la Maison des sciences de l’Homme/Liège, la Faculté de sociologie/UCL) en vue de favoriser l’application effective des droits culturels.
  • l’organisation et/ou le soutien à des formations au théâtre-action : cette fonction s’est avérée indispensable en raison de leur absence totale dans les circuits d’enseignement artistiques ordinaires. La fédération, le plus souvent à l’initiative de ses membres, a développé des formations de diverses natures et durées, fondées sur des partages de savoirs, issus de l’expérience des animateurs. Ces formations ont été reconnues ou sollicitées par d’autres secteurs artistiques ou d’éducation permanente, d’écoles et organisations sociales, de structures de formation (CFA), de formation permanente ou d’enseignement spécial (FWB), des universités (ULB, UCL, St Louis, UQAM/Montréal) ou l’Union européenne (FSE),etc.

Au plan de la cohésion interne de la FTA, doit être soulignée, en raison de sa rareté dans le secteur de la culture, une fonction financière de solidarité à l’égard de ses membres : un fond commun soutient les moments de trésorerie difficiles rencontrés par des compagnies, et, de 1993 à 2006 elle obtient de réserver les accroissements de l’enveloppe du Théâtre-Action au subventionnement des nouvelles compagnies et à la réduction des écarts entre les compagnies existantes.

La FTA est un organe essentiel au soutien de la cohésion et de la professionnalisation de la démarche du théâtre-Action. En 2018, afin d’accentuer son action, et grâce à une aide au projet, elle met en place une permanence (mi-temps) de coordination qui appuie activement les échanges entre professionnels du secteur.

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