Un Manuel, et des JOURNEES de formation aux droits culturels
Plus d’informations : Brochure Droits Culturels 2021
La première évocation des droits culturels apparait en 1948 dans la Déclaration universelle des droits de l’homme. Les génocides et les guerres de la première moitié d’un siècle hallucinant de cruautés obligent la communauté des nations à faire advenir « un monde où les êtres humains libérés de la terreur et de la misère seront libres de parler et de croire ».
D’entrée de jeu, ce qui fonde les droits culturels s’inscrit dans les plus hauts enjeux politiques. Evoqués à l’article 22 dans le cadre de la solidarité sociale, ils prennent un sens déjà plus précis –ou moins fondamental- indiquant que « la satisfaction des droits culturels sont indispensables à la dignité et au libre développement de sa personnalité ».
Après cette confirmation particulière de l’être social de l’homme, les droits culturels paraissent ne plus trop savoir comment s’écrire : l’article 27 de la Déclaration les définira pour longtemps, comme « le droit de prendre part librement à la vie culturelle », sans préciser ce qui s’entend par vie culturelle. Pour cela il faudra attendre Mexico en 1982. Mais pour l’heure le droit de l’homme en la matière est celui de prendre part. La démocratie culturelle va devoir se construire sur d’autres forces.
Le nouveau millénaire va redécouvrir les droits culturels. À Culture & Démocratie, pionnière, ce sera autour des textes de Céline Romainville *. Puis dans les entretiens avec Patrice Meyer-Bisch, chargé par l’Unesco d’une étude que, la voulant encyclopédique, il conduit au sein de l’Université de Fribourg sur ces droits polymorphes et parfois insaisissables au premier abord. En France comme en Belgique, des travailleurs sociaux, plus curieux que les culturels, y perçoivent l’opportunité d’en ré-enchanter un métier que l’évolution sécuritaire des sociétés tente de réduire à des actes sans âme.
En France la loi NOTRE qui depuis aout 2015 réorganise les relations entre l’Etat central et les « territoires de la République», leur donne pour la première fois droit de cité, dans un article entre cent autres. C’est peu, c’est tardif, mais comme point de départ c’est beaucoup : en Belgique, les droits culturels en sont encore en 2018 à se morfondre sous la mention –constitutionnelle quand même – de l’épanouissement culturel soutien indispensable de la dignité humaine. En 1993, la Constitution belge**, après 45 ans, donnait ainsi une suite ultra prudente à la Déclaration de 1948.
Il y a de fait comme une frilosité autour de ces droits : récemment c’est sous le couvert de médiation culturelle que d’aucuns les découvrent fugacement. Ailleurs on les retrouve dans les propos sur les communs, eux aussi en pleine réflexion. Ils manquent de clarté, il y a autour d’eux comme des élans d’intuition, on y perçoit une promesse de revitalisation des politiques de démocratisation de la culture et de démocratie culturelle, de changement de paradigme, comme un nouveau mai 68.
On veut en savoir davantage. Un appel né de formations aux droits culturels données en Auvergne à quelques centaines de travailleurs sociaux et culturels imposait de tenter une autre manière de leur donner plus de consistance, d’en proposer quelques clés d’analyse et de les appuyer à des cas concrets vécus par les participants.
Aujourd’hui, cette formation est dispensée par la Fédération du Théâtre Action sur le territoire de la Fédération Wallonie-Bruxelles, grâce au concours de Paul Biot, formateur, comédien-animateur, cofondateur du Mouvement du Théâtre-action.
Pour aller plus loin :
La responsabilité des Centres culturels en matière de droits culturels (Article)
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*Culturez-vous et Neuf essentiels pour comprendre les droits culturels Céline Romainville, publications de Culture & Démocratie, Bruxelles, 2003
** Constitution belge, article 23 ; au moins, le texte de l’article reprend-il l’objectif de l’article 22 de la Déclaration de 48 : la dignité humaine.